dimanche 10 avril 2011

LES ÉLÈVES DES ÉCOLES CATHOLIQUES « BOUCLIERS VIVANTS » POUR LES PARTISANS DU TRAITÉ

Dans leur uniforme gris et blanc, les enfants de la St Raphael Academy étaient alignés le long de la table sombre de la salle d’audience. Une lignée de micros les séparait des deux rangées de députés souriants, trônant au dessus d’eux. 
Les élèvent voulaient que leur état vote une résolution appelant le président Obama « d’adopter dans sa totalité » la Convention de l’ONU des droits de l’enfant.
« Si elle est ratifiée, la convention aura une valeur légale supérieure au droit des états fédérés et à leur jurisprudence, et ne sera inférieure qu’à la Constitution des Etats-Unis », affirme la résolution proposée.
Pendant des années, les partisans des droits de l’enfant ont mené des campagnes afin que les Etats-Unis ratifient ce traité. Le seul autre état n’ayant pas ratifié le traité est la Somalie, et celui-ci a fait savoir il y a peu son intention procéder à la ratification.
L’audience, qui a eu lieu il y a quelques semaines à Providence, dans le Rhode Island, avait été présentée comme une simple formalité. Les députés souhaitaient aider les enfants. Le Sénat local avait organisé une séance de photos avec les députés nationaux de Washington pour immortaliser la remise de prix par les élèves.
Pourtant, cela ne s’est pas passé comme les enseignants l’avaient promis. 
Le retournement de situation, qui a eu pour conséquence une opposition marquée entre partisans pro-vie et pro-famille d’un côté et les élèves de l’autre, s’est produit lorsque les députés ont écouté toute une série d’arguments contre la ratification par les Etats-Unis, montrant en quoi cette ratification remettait en question la liberté de religion, le droit des parents et le droit à la vie.
Les tensions se sont intensifiées lorsque certains ont prétendu que le Saint Siège avait soutenu la résolution. L’aumônier laïc de l’école a témoigné que la résolution avait été lancée à l’ONU lors d’un événement co-organisé par le Saint Siège et l’ordre religieux en charge de l’école Saint Raphael. 
Des sources du Saint Siège ont déclaré au Friday Fax que le Saint Siège ne soutenait pas cette résolution. L’école avait omis de dire que le Saint Siège avait signé le traité mais inclus quelques réservations, et qu’il avait l’année dernière exprimé au comité de suivi son désaccord avec les tendances d’interprétation actuelles.
En 2009, le comité a commencé à interpréter le traité comme affirmant que les enfants doivent avoir accès « sans consentement parental » à « l’éducation ou aux services de santé reproductive », expression souvent utilisée par le personnel de l’ONU pour signifier avortement. Barth Bracy a déclaré aux députés que si les Etats-Unis ratifiaient le traité, ce dernier pourrait mettre en péril les lois régissant la notification aux parents de l’avortement par leur enfant. Le directeur de l’association Rhode Island Right to Life a déclaré au Friday Fax qu’il était choqué et peiné de voir des enfants promouvoir un traité tout en étant complètement inconscients de toutes ses conséquences. « Comme pour Kadhafi, il semblerait que des activistes accepteraient d’utiliser des enfants comme boucliers humains pour les besoin de la promotion de leur agenda anti-vie ».
Ni la Chambre des députés ni le Sénat n’ont donné leur aval à résolution au parlement du Rhode Island. Le Friday Fax s’est entretenu avec l’aumônier laïc de l’école, mais celle-ci ainsi que le principal se sont abstenu de tout commentaire.
Cette semaine, une autre résolution similaire s’est introduite discrètement devant le parlement de l’état d’Illinois. Si elle était acceptée, l’état serait forcé d’adapter toutes ses politiques sociales conformément à la convention, que les Etats-Unis aient ratifié la convention ou non. Un vote est prévu pour la fin de cette semaine.
Par Susan Yoshihara, Ph.D.

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